Je suis allée voir la fameuse exposition de Larry Clark, au Musée d’Art Moderne de Paris, celle dont tout le monde parle en raison de son interdiction par la mairie aux moins de 18 ans…
Attention les yeux !!
Sur place, peu de clichés, une impression d’expo un peu maigre et faite surtout pour être « cool ». Comme on si attend quand on connaît un peu le travail de Clark, une ambiance plutôt malsaine (des seringues, du sexe, des visages défigurés par la douleur), mais c’est le gros manque de contextualisation des photos qui se trouve être le plus gênant finalement.
Nous vivons dans une société ultra-érotisée, où les fesses sont partout, le sexe n’est donc plus vraiment une marque de provocation. Cette expo sent le réchauffé, le faux sulfureux et la provoc’ défraîchie, et ces photos ne choquent plus personne. La seule chose qui me trottait dans la tête pendant la visite de cette expo était « pourquoi »? Quel est le sens de tous ces clichés, où veut-il en venir? N’a t-il aucun autre intérêt que le glauque? N'a t-il rien d'autre à dire? Quelle est cette étrange obsession?
Les photos appartiennent à une série représentant des membres de la jeunesse paumée de la ville de Tulsa (Oklahoma), aux Etats-Unis, dans les années 60-70. Clark ne fait que saisir une réalité très crue.
Sur Europe 1, Guy Carlier comparait cette exposition à l’Origine du monde de Courbet. La bonne blague !! Comparer Clark à Courbet, déjà, c'est fort, mais surtout, Courbet a révolutionné l'histoire de l'art et a fait bouger les mentalités sclérosées de son époque en représentant un sexe féminin, quand Clark montre une femme enceinte en train de se piquer, des partouzes et des adolescents en train de découvrir leurs corps...
A l’époque où il prend ces photos, Clark a une vingtaine d’années. Qu’est-ce qu’il fabrique dans l’alcôve d’adolescents, à les prendre en photo dans leur intimité? Lorsque Le Monde lui pose la question, Larry Clark dément tout « désir » pour les sujets représentés, tout en reconnaissant que ces photos sont « dérangeantes ». Mais il relativise immédiatement : « l’art est dérangeant ». Mouais, ce qui est sûr c'est que Larry Clark a fait le tour de son "art" et n'a pas beaucoup évolué, hélas, il n'a plus grand chose à nous dire et c'est dommage.
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