...Et si l’art n’était qu’une farce ? L’idée est loin d’être novatrice et pour tout dire elle a déjà été exploitée par de nombreux farceurs dont le plus connu est Marcel Duchamp, le plus connu certes mais pas le premier.
Déjà dans l’idée avait germé dans la tête d’Alphonse Allais et de quelques autres de créer un Salon des Arts Incohérents placé sous le signe de la farce justement afin de briser la morosité ambiante de la fin du 19ème siècle et de s’en payer une bonne tranche. Largement oublié de la plupart des théoriciens et enseignants du marché de l’art empêtrés dans leurs définitions d’avant-garde et de Post-avant-garde (c’est ce qui vient après l’avant-garde : la Garde donc), et appliqués à placer les courants artistiques dans des cases comme des CD à la FNAC, ils ont injustement omis que l’invention de l’abstrait et par la même occasion du monochrome était dû à Alphonse Allais et à personne d’autre (enfin à ma connaissance). En effet : trop occupés à dicter leurs dogmes vaseux et démonstrations alambiquées dans le seul but de justifier leur statut de haute autorité en la matière, ils ont cherché à faire gober que le « Carré blanc sur fond blanc » de Malevitch était le premier monochrome de l’histoire de l’art (1918).
Seulement en 1883, lors de la première exposition officielle des Arts Incohérents, Allais présentait « Récolte de la Tomate par des cardinaux apoplectiques au bord de la Mer rouge » soit un monochrome rouge suivi en 1893 par la « Première communion de jeunes filles chlorotiques par temps de neige », soit...la même en blanc. Pourquoi n’a-t-il pas sa place dans la plupart des bouquins consacrés à l’histoire de l’art ? Parce que certains ont décrété que les œuvres d’Allais (et Allais lui-même) étaient empreintes du sceau de la dérision et que s’il est un domaine dans lequel la dérision est verboten c’est bien celui de l’art. Cependant c’est aller un peu vite en besogne, puisque Duchamp, Dada & co avaient la même approche, l’Art peut aussi ne pas se regarder pas sous un angle sérieux.
Il me vient une anecdote dont je fus le témoin consterné : il y a de ça quelques années, un immense critique d’art (Philippe Piguet pour ne pas le nommer) devant une œuvre de Carl André constituée d’une vingtaine de dalles de cuivre juxtaposées sur le sol assez semblables à celles exposées dans votre salle de bain (peut être pas en cuivre mais tout de même) rendait un verdict ferme et sans appel : « Ceci est incontestablement une sculpture ». Ainsi en a décidé l’artiste investi de la parole divine, repris en chœur par le critique qui en dehors du fait qu’il ne critique pas grand chose et que justement cela soit contestable érige l’œuvre d’art en affirmation : l’art c’est nécessairement sérieux et affaire de professionnels, après tout une affirmation d’un artiste est aussitôt considérée par le microcosme de l’Art comme du pain béni.
Sur ce, je m’en vais aux toilettes admirer les monochromes roses de Moltonel et la sculpture exposée sur le sol...l’entrée est à 15 euros.
Déjà dans l’idée avait germé dans la tête d’Alphonse Allais et de quelques autres de créer un Salon des Arts Incohérents placé sous le signe de la farce justement afin de briser la morosité ambiante de la fin du 19ème siècle et de s’en payer une bonne tranche. Largement oublié de la plupart des théoriciens et enseignants du marché de l’art empêtrés dans leurs définitions d’avant-garde et de Post-avant-garde (c’est ce qui vient après l’avant-garde : la Garde donc), et appliqués à placer les courants artistiques dans des cases comme des CD à la FNAC, ils ont injustement omis que l’invention de l’abstrait et par la même occasion du monochrome était dû à Alphonse Allais et à personne d’autre (enfin à ma connaissance). En effet : trop occupés à dicter leurs dogmes vaseux et démonstrations alambiquées dans le seul but de justifier leur statut de haute autorité en la matière, ils ont cherché à faire gober que le « Carré blanc sur fond blanc » de Malevitch était le premier monochrome de l’histoire de l’art (1918).
Seulement en 1883, lors de la première exposition officielle des Arts Incohérents, Allais présentait « Récolte de la Tomate par des cardinaux apoplectiques au bord de la Mer rouge » soit un monochrome rouge suivi en 1893 par la « Première communion de jeunes filles chlorotiques par temps de neige », soit...la même en blanc. Pourquoi n’a-t-il pas sa place dans la plupart des bouquins consacrés à l’histoire de l’art ? Parce que certains ont décrété que les œuvres d’Allais (et Allais lui-même) étaient empreintes du sceau de la dérision et que s’il est un domaine dans lequel la dérision est verboten c’est bien celui de l’art. Cependant c’est aller un peu vite en besogne, puisque Duchamp, Dada & co avaient la même approche, l’Art peut aussi ne pas se regarder pas sous un angle sérieux.
Il me vient une anecdote dont je fus le témoin consterné : il y a de ça quelques années, un immense critique d’art (Philippe Piguet pour ne pas le nommer) devant une œuvre de Carl André constituée d’une vingtaine de dalles de cuivre juxtaposées sur le sol assez semblables à celles exposées dans votre salle de bain (peut être pas en cuivre mais tout de même) rendait un verdict ferme et sans appel : « Ceci est incontestablement une sculpture ». Ainsi en a décidé l’artiste investi de la parole divine, repris en chœur par le critique qui en dehors du fait qu’il ne critique pas grand chose et que justement cela soit contestable érige l’œuvre d’art en affirmation : l’art c’est nécessairement sérieux et affaire de professionnels, après tout une affirmation d’un artiste est aussitôt considérée par le microcosme de l’Art comme du pain béni.
Sur ce, je m’en vais aux toilettes admirer les monochromes roses de Moltonel et la sculpture exposée sur le sol...l’entrée est à 15 euros.
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