De retour de chez l'imprimeur pour découvrir les toiles (numériques) d'Alesko (ou Exit Man, ou Wooz Tot) et Jean Gaël Deschard (ou Jean Gaël Deschard) que vous retrouverez très prochainement sur votre site préféré.


Pour le peu de personnes qui nous connaissent déjà, et les trop nombreuses qui ne nous connaissent pas encore, vous avez pu vous apercevoir à travers la lecture de ce modeste blog que nous présentons relativement fréquemment des œuvres numériques des artistes avec qui nous travaillons (Cf. les post précédents, honteusement promotionnels)
Or certaines personnes dénigrent cet art qui a eu le tort de naître trop récemment arguant qu'un fichier numérique est duplicable à l'infini. Non seulement cet argument n'a pas lieu d'être étant donné que la reproduction d'une oeuvre d'art sous quelque forme que ce soit est loin d'être un procédé récent : le procédé de gravure sur bois s'est développé en Europe autour du quinzième siècle. Par la suite, d'autres matrices ont été expérimentées...sur bois (xylogravure), sur cuivre (eau-forte), sur linoléum (linogravure) entre autres permettant aux artistes de diffuser leur travail au plus grand nombre sans pour autant négliger la technique classique que constitue l'huile ou l'acrylique sur toile qui confère à l'oeuvre son caractère unique et le prix concomitant.
L'apparition de la sérigraphie – support privilégié de la plupart des artistes pop, Warhol en tête - a joué par la suite un grand rôle dans la technique de reproduction d'une oeuvre. En fait le discrédit attaché à la reproduction, est davantage du fait de diffuseurs peu scrupuleux dont l'artiste est parfois le complice, quels que soient le support et le matériau...certains sculpteurs contemporains peu a même de donner des leçons (et qui pourtant ne s'en privent pas), sortent ainsi des bronzes signés et estampillés ESA (Epreuve Spéciale d'Artiste) non numérotés à tour de bras pendant 10 ans...(si vous voulez le nom envoyez nous un mail, un indice : il expose Place des Vosges et à Honfleur)...D'autres plus connus mais aussi plus créatifs, dont le nom est resté à la postérité, Salvador D. (pour préserver son anonymat) ne se sont pas privés de sortir des bronzes à 300 exemplaires, ce que les gens ne savent pas, c'est que le chiffre de 300 correspond à une couleur de patine et qu'il en existe de 3 patines différentes.
Bien souvent, l'éditeur peu scrupuleux ne s'embarrasse pas de considérations comme le respect du client ou de l'artiste...tant que ça se vend, on imprime...après tout si deux personnes ont le même numéro sur leur exemplaire, la probabilité qu'elles se rencontrent est pour ainsi dire nulle.
L'apparition du numérique, il y a quelques années a changé la donne : un fichier peut dès lors être imprimé en dehors de tout contrôle et rien ne garantit au client, à part le certificat d'authenticité et la bonne foi du marchand (sur Urban Art Avenue vous pouvez y aller les yeux fermés : on fournit les deux...et gratuitement même, pardon pour la page de pub !) que son oeuvre n'a pas fait l'objet d'une édition précédente portant le même numéro...dans un format différent.
Une oeuvre numérique peut et doit effectivement être remise avec un certificat et/ou numérotée, ils ont jugé bon de limiter le nombre d'exemplaires pour un format donné...rien ne leur interdisant de réduire ou d'augmenter le format quand le nombre d'exemplaires initialement prévu est épuisé. L'avantage du numérique est qu'il permet quasiment d'imprimer l'oeuvre sur n'importe quel format, pour peu que la résolution du fichier d'origine soit suffisante...à charge pour le diffuseur bienveillant de justifier son prix de vente par un nombre d'exemplaires restreint, préalablement défini d'un commun accord avec l'artiste avant même que le premier exemplaire ne soit imprimé, et pour un format et support unique.
Nous prenons cet engagement solennel sur l'honneur, sur la Bible, le Coran, la Torah, sur tous les textes sacrés, le catalogue de la Fiac, et la vie de ma mère, je lève la main droite (même la gauche si vous voulez), je crache, croix de bois, croix de fer si je mens, je vais en enfer à condition qu'ils aient enfin installé la clim.
Ca y est ça recommence...après un an d'accalmie relative, une crise grecque devenue mondiale, un tsunami, et un réacteur nucléaire qui prend l'eau, on aurait bien droit à un peu de repos, non ? Mais non, y a des jours comme ça où le sort s'acharne ; avec la chute des feuilles et la hausse des prix s'annonce une fois de plus la traditionnelle semaine où les dévots de l'art contemporain se consacrent à leur activité favorite : rendre une petite visite à la FIAC, après tout c'est tellement plus chic que le Salon de l'Agriculture et au moins ça pue pas la bouse, par contre le rire hypocrite complaisant c'est une autre histoire...
Oui parce qu'à l'instar du prix du tabac et des sodas, l'entrée de la Fiac subit une inflation galopante : pour la modique somme de 32€ (contre 28€ l'an dernier) vous pourrez acquérir le droit de vous extasier devant le gratin artistique international soigneusement sélectionné par Saint Pierre les yeux fermés. A ce train là, d'ici quelques années les œuvres présentées seront moins chères que le billet d'entrée...bon y a de la marge mais quand même.
Déjà si vous allez sur le site de la fiac juste par curiosité (votre compte ne sera pas débité), c'est à se demander s'il le font pas exprès, faut rentrer son adresse email, même virtuellement on n'y rentre pas comme ça !
N'en déplaise à Martin Bethenod qui clamait hier dans le tube haut et fort que l'art contemporain n'a jamais été autant populaire (oui dit comme ça, ça fait tout drôle), je rechigne encore à me délester de cette somme qui alourdit inutilement mes poches. Pourtant avant d'entendre de sa bouche que oui il était possible de trouver quelques rares artistes talentueux ailleurs qu'à la Fiac...si, si au Palazzo Grassi à Venise, le siège de la Fondation Pinault qu'il dirige depuis un an. Après cette subtile séance d'auto promotion et quelques pensées tellement profondes à propos de Maurizio Cattelan qu'on a du mal à en saisir le fond, il décrète que l'Art contemporain sans un discours à propos d'une oeuvre long comme la version director's cut de Shoah de Claude Lanzmann ne peut mener qu'à une compréhension superficielle de la démarche de l'artiste...évaluée par les soins de son éminence à 10-15%, les 80% de vérité restants étant détenus contre leur gré par son ego surgonflé.
Que voulez-vous ma pov Dame, l'Art contemporain ne s'embarrasse pas de sentiments simples, spontanés et accessibles, à quoi servirait Martin Bethenod autrement, vous y avez pensé vous ?