Stoul/Boogie Woogie Sister n°3 (détail) - Alesko/Octotrap (détail)

mercredi 10 mars 2010

Le street art à 5000€ : est-ce encore du street-art ? 1/2

Depuis quelques années, le street-art est passé du statut d'art "délinquant" (pour ses détracteurs) à celui de branché. En témoignent, les expos de la fondation Cartier ("Né dans la rue"), du Grand Palais ("Tag au Grand Palais") et les ventes publiques organisées par Artcurial, Millon et associés, et Cornette de Saint-CyrDrouot-Montaigne !)...des monuments du marché de l'art en France. Bien sûr, contrairement à la grande distribution quand les "gros" s'emparent de ce mouvement les prix ne vont pas s'effondrer bien au contraire.
Doit-on se réjouir de cette légitimité nouvelle ou la regretter ? Concernant les artistes présents sur la scène street depuis des années (JonOne, Speedy Graphito, Jef Aerosol...) qui ont acquis une certaines reconnaissance, ce n'est pas en graffant sur les murs de nos villes que ça fait bouffer son homme. Or l'essence même du street-art est comme son nom l'indique de faire de la rue une vaste galerie où l'art devient accessible à tous et gratuit. Y a pas comme un paradoxe ? Business is business...
Malgré tout, les estimations des œuvres de ces artistes restent encore raisonnables pour le moment. Tout étant relatif, même des grands formats (200x150cm) peuvent encore s'acquérir aux alentours de 2000€. Achetez maintenant demain ce sera plus cher...
Pour le profane comme pour l'amateur, le prix affiché en matière d'art est assez obscur, il ne peut se résumer comme un bien de consommation courante au coût de fabrication et à la marge de la galerie. Certains artistes acquièrent une reconnaissance si leurs oeuvres font partie de grandes collections privées, de musées ou simplement représentées par des galeries prestigieuses. Mais là encore, beaucoup d'appelés et peu d'élus...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire