Les élus en question ne sont pas nés de la dernière pluie. Ces artistes qui ont la primeur des maisons de ventes prestigieuses sont souvent des post-jeunes ou des pré-seniors qui ont entre 45 et 60 ans. Misstic qu'on ne présente plus a enfin accédé à la reconnaissance et on oublie qu'elle a 53 ans...
Bien évidemment, ce n'est que l'arbre qui cache la forêt. La plupart des artistes contemporains quel que soit leur âge vivent souvent mal de leur art et la relève doit bien souvent passer par des jobs alimentaires pour pouvoir l'exercer. Le fait que ces artistes aient démarré en peignant dans les rues (et non en s'enfermant dans les galeries) les a rendus visuellement accessibles au passant qui y prête un peu d'attention. Celà a beaucoup fait pour leur renommée, tout en restant en dehors des circuits conventionnels du marché de l'art. La renommée rime bien sûr avec le montant des oeuvres et justifie souvent des prix élevés voire excessifs, cependant on ne peut leur reprocher de vouloir vivre correctement de leur art.
Il existe aussi un lien entre la quantité d'oeuvres crées et le prix de celles-ci, en effet, Warhol pouvait se permettre de vendre certaines oeuvres moins chères quand elles étaient fabriquées à la chaîne. Pour ceux qui se sont battus durant de longues années pour accéder à la reconnaissance en produisant peu, les prix de leurs oeuvres entretiennent la demande et les attentes des acheteurs. Du fait de leur caractère plutôt unique ou rare, ces oeuvres sont souvent moins soumises aux aléas de la mode et leur prix restent sensiblement les mêmes.
Pour ceux qui pensent que la place du street-art est dans la rue uniquement, on ne peut leur tenir rigueur de vouloir s'exposer gratuitement et au plus grand nombre, en perpétuant "l'essence" du street-art, ils font beaucoup plus pour sa diffusion et sa popularité que des maisons de ventes ou des galeries qui "découvrent" des artistes de 50 balais...
Pour l’amateur francilien de Munch, une expo lui est en ce moment consacrée. La Pinacothèque a voulu présenter son oeuvre, au-delà de cette toile qu'elle ne considère pas représentative, en exposant essentiellement des oeuvres issues de collections privées. « Le cri » est à Munch ce que la Joconde est à Leonard de Vinci : une œuvre centrale et incontournable. Tellement incontournable que la Pinacothèque a jugé bon à l’en croire de ne pas chercher à l’exposer. Au-delà de la démarche – louable – de ne pas réduire l’œuvre de Munch (prononcez « Monk » si vous voulez passer pour un norvégianophone...c’est très chic et ça permet de briller pendant les vernissages où on s’emmerde) à cette toile, l’origine de cette expo se trouve dans le fait que deux des toiles exposées à Oslo (il en existe 4 versions) ont été volées ces quinze dernières années (1994 et 2004). Après une demande de rançon, une attaque à main armée et deux descentes de police, les deux toiles ont été retrouvées et ont réintégré leurs musées respectifs.