Stoul/Boogie Woogie Sister n°3 (détail) - Alesko/Octotrap (détail)

mercredi 24 février 2010

Zoom sur…deux artistes bisontines

Caroline Checcacci et Emilie Muzy sont deux jeunes artistes qui ont accepté de travailler avec nous et de se lancer dans l’aventure du projet.
Nous allons vous faire découvrir leurs univers poétiques et atypiques sur le site très bientôt, mais voici en avant-goût sur le blog ce qui vous attend chez nos deux bisontines.

Caroline créé son propre univers à travers la broderie : poésie, douceur, originalité, sensibilité, légèreté, intimité, sont les quelques mots qui me paraissent refléter le mieux son travail. Elle transmet grâce au fil et à la photographie des émotions simples et directes qui nous ont vraiment séduites. Ses œuvres sont pleines de charme et de caractère, vous allez a-do-rer !!!

Emilie a plusieurs influences qui marquent particulièrement son travail dont le célèbre Hopper. C’est donc sans surprise que la réflexion et la recherche esthétique sont au cœur de sa peinture. Ses sujets souvent malicieux, espiègles, le traitement de la couleur et la vivacité du trait, donnent beaucoup de force à son travail. Tout comme chez Caroline, le thème de l’intime est très présent dans ses peintures. Emilie a une grande maitrise de son art et nous sommes heureux de vous faire découvrir cette jeune artiste pleine de talent.

Voici donc deux artistes accomplies dont l’avenir s’annonce prometteur ; c’est une belle découverte et une sympathique rencontre humaine, que nous sommes contents de vous faire partager !


dimanche 21 février 2010

Zoom sur…Guillaume Ponsin

Quand nous avons parlé de notre projet à Guillaume Ponsin, nous recherchions un artiste d’expérience pour amener un regard impertinent sur les mille lieux du marché de l’art qu’il a cotoyé. Sur ce blog qui est le prolongement de notre futur site-galerie, nous présenterons régulièrement son regard sur l’actualité artistique ou sur l’actualité tout court.
Au cours de ses trente ans de carrière, Guillaume a exposé, peint, aimé (ou pas), sculpté, rêvé, observé tant d’œuvres que la candeur de son regard étonne.
Sa série, « doit-on rire de l’art contemporain ? » sera le fil rouge de ce blog à partir de la semaine prochaine. Face au milieu de l’art contemporain – kof, kof -, si peu enclin à se moquer de lui-même – prout, prout - et porté par les copinages – bling, bling – les individus de sa trempe et de son naturel se font trop rares. En effet, non seulement on peut mais on doit rire de l’art contemporain parce qu’il est risible pour celui qui n’y connaît rien mais aussi pour celui qui le connaît un tant soit peu.

Vous pouvez retrouver son blog perso et découvrir son travail (en particulier ses Machines à foutre le camp) à cette adresse : http://badillon.skyrock.com/

lundi 15 février 2010

Cinq idées reçues à propos de l’art contemporain (2/5) : l’art contemporain, c’est moche




D’abord, on ne dit pas : « c’est moche », on dit : « j’aime pas ». La différence entre les deux est que la première n’implique aucun avis personnel et peut être assimilé à une vérité absolue et invariable quelle que soit la personne qu’il l’exprime.
Ensuite, force est de constater que parfois…c’est moche. Bien sûr, tout dépend de l’œuvre et du spectateur, en effet : y a t il plus subjectif que l’art ? Certains artistes vont adopter une démarche résolument tournée vers une recherche esthétique, d’autres vers une idée originale, novatrice ou dénonciatrice sans que la plastique de l’œuvre ne soit une priorité, enfin (c’est plus rare) certains arrivent à combiner les deux.
Tout est une question d’école : l’art enseigné aux étudiants en France se doit d’être réfléchi, disséqué, voire (psych)analysé parfois au détriment du plaisir de l’œil.


Dans les pays de l’est, la formation des futurs artistes est axée davantage vers la facture de l’œuvre, et le trait. Le résultat n’est certes pas très original mais a le mérite d’être en général visuellement accessible…les idées simples sont souvent les mieux perçues pour ne pas dire les meilleures. Quand Guillaume Durand, dit que « nous avons une attitude attardée sur l’art » en déplorant le manque de pédagogie dont il fait l’objet, n’est-ce pas à l’art, aux artistes aux commissaires d’expositions, aux critiques de faire un effort pour se faire comprendre et accepter ? Pourquoi placer l’art sur un piédestal ? Comme si l’absence d’instruction artistique nous privait de tout droit de critique et de faculté de jugement…si vous trouvez ça moche c'est que vous n'avez aucune éducation.

mercredi 10 février 2010

Boltanski ou l'art du chiffon

Son exposition « Monumenta 2010 : Personnes » au Grand Palais fait jaser…70 000 personnes sont déjà venues admirer des piles de vêtements censées symboliser les camps nazis et leur ambiance morbide. Il a investi 13.000 m2 et éteint le chauffage pour rendre l’angoisse plus réaliste. L’article d’Yves Jaeglé dans le Parisien du 5 février, mentionne quelques commentaires d’élèves de CM2 qui résument bien l’incompréhension d’une certaine partie du public : « Très joli le tas de linge sale » ou encore « mince ils ont dû dévaliser tous les Emmaüs alentour ».
Cela fait bientôt 100 ans que Duchamp a poussé l’impertinence jusqu’à exposer un urinoir, posant une question toujours d’actualité : est-ce de l’art du fait de la seule volonté de l’artiste ? L’art officiel sans chercher plus loin, s’est empressé de détourner cette question en affirmation (C’est de l’art !) : faisons-le donc entrer dans nos musées…sacré Marcel !!! Du coup, les œuvres contemporaines doivent être intellectualisées, expliquées, replacées dans leur contexte, investir l’espace…une fois ces démarches effectuées (à la portée d’un gamin de 5 ans), peut être aurez-vous la révélation…c’est de l’Art avec un grand AAAAAAHHH.
Plus généralement, l’art contemporain institutionnel a divisé en deux les sentiments à son égard : d’une part ceux qui comprennent (ou font semblant pour avoir l’air dans le coup !) et qui encensent (commissaires d’expo, journaux spécialisés, critiques d’art etc.) et d’autre part ceux qui ne comprennent pas et qui par peur de passer pour des cons ou des incultes n’osent pas s’exprimer. Les premiers forts de leur arrogance essaient de justifier la démarche de l’immense artiste hexagonal à grands renforts d’une armée de 35 « pédagogues » chargés d’éduquer les masses infantilisées. Les seconds qui croient encore naïvement que l’art doit passer par la beauté plastique d’une œuvre restent – au mieux – perplexes. A force de placer l’art contemporain sur un piédestal, on lui enlève toute spontanéité : après une phase d’apprentissage, vous serez a même de ressentir une émotion (!) au contact de l’art contemporain…si vous n’en avez pas, vous êtes insensible…ou attardé.

mercredi 3 février 2010

Cinq idées reçues à propos de l’art contemporain (1/5) : L’art contemporain c’est cher.


Depuis bien longtemps, l’art contemporain a du mal à se débarrasser de certaines étiquettes parfois encombrantes. La première d’entre elles est son prix. Dans la pensée d’une grande majorité l’art est avant tout facteur de prix : « C’est cher donc, c’est de l’art » ou pire, le fatal : « c’est cher donc, c’est beau », comme si l’esthétisme devait nécessairement se payer quelques milliers d’euros. Un prix élevé ne se justifie que par une demande portée par quelques collectionneurs « érudits » qui ont compris et qui cautionnent la démarche de l’artiste parfois au détriment du bon sens : en atteste « la merde » (au sens propre ou plutôt sale) en conserve de Piero Manzoni qui dépasse encore 30000€. Est-ce la démarche de l’artiste qui est critiquable ou celle de l’acquéreur ?
De plus, si certaines œuvres de grands maîtres flirtent à plusieurs dizaines de millions d’euros (comptez jusqu'à 140 millions de $ pour un Pollock !), n’est pas François Pinault qui veut. Cette image qui lui est associée depuis des lustres tend à s’atténuer ces dernières années avec une démocratisation de l’art portée par des foires (Affordable Art Fair, Art Shopping etc.), ou des galeries (Carré d’artistes, Art Génération, Galerie des multiples, Urban Art Avenue etc.) qui proposent des œuvres originales à des prix attractifs (à partir de 80€). Avec une demande portée par une base plus large, les prix baissent (sauf en matière de téléphonie), CQF (presque) D.