Stoul/Boogie Woogie Sister n°3 (détail) - Alesko/Octotrap (détail)

jeudi 22 avril 2010

No Mickey Day !!

Je ne sais pas si c’est une tendance, ou une mode visuelle de l’art contemporain de s’approprier les personnages de Walt Disney pour les représenter encore et encore et toujours sur les toiles, mais la bande à Mickey (2d) qui inclus donc l’intéressé, Minnie, Picsou, Dingo, Riri, Fifi, Loulou et Donald squatte allégrement les toiles d’artistes contemporains qui ont passé trop de temps à Eurodisney...La sur-représentation frise désormais l’indigestion de souris et de canard, au même titre que celles de Marilyn et de soupe Campbell. Puisqu’il est fréquent de s’indigner de tout et de n’importe quoi, nous souhaiterions mettre en place un jour férié (chômé bien sûr !!) sans image de Mickey & co, ce qui revient à fermer les galeries promotrices d’artistes qui usent et abusent de l’image de la petite souris créée par papa Walt, mais aussi à suspendre les programmes de Disney Channel, et surtout à fermer l’usine à fabriquer de la joie enfantine de Marne la Vallée...
Si on profitait de ce jour pour suspendre les expositions de pots de fleurs sur les nappes à carreaux, les natures mortes aux harengs (même frais), les bateaux échoués à marée basse, et les paysages de Provence avec un champ de lavande, bon nombre d’artistes seraient en panne d’inspiration...au fait ça vaut aussi pour les sardines sur les nappes à fleurs...je vous parle même pas de Mickey sur une plage de Bretagne ou dans un champ de lavande...trop c’est trop !! Si le pop-art (Warhol en tête) s’est approprié des images de culture populaire, pas mal d’artistes d’aujourd’hui nous abreuvent d’icônes vues et revues en boucle. Est-ce encore possible de faire de l’art sans y intégrer une image de pub, de carte postale, ou d’Epinal ? La chasse à la souris, au canard, et au hareng est ouverte...

mardi 20 avril 2010

L’art animal...(extrait d’un article de Marianne n°673, du 22-26 mars)


Sita, une femelle orang-outan tellement absorbée par ses dessins en oubliait ses devoirs de reproduction et souvent de manger. Elle est décédée des suites d’une grave maladie et ses compères (disciples ?) du zoo de Krefeld, en Allemagne poursuivent son œuvre. A la demande générale, ils ont poussé leur vétérinaire qui leur fournit des cartons et des toiles qu’ils posent sur leurs têtes en mordant leurs feutres lorsqu’ils sont en panne d’inspiration. Les primates exécutent des tableaux qui s’arrachent jusqu’à 300€ pièce et le produit des ventes sert à aménager un grand espace pour accueillir des gorilles.

lundi 12 avril 2010

Cinq idées reçues à propos de l’art contemporain (4/5) : L’art contemporain on peut le faire soi-même

N’en déplaise à ses détracteurs, l’art contemporain n’est pas un passe-temps auquel vous pouvez vous consacrer entre midi et deux...enfin si, vous pouvez, mais de là à l’exposer et à en vivre il y a un monde. Pour ceux qui pensent que l’abstrait est à la portée de n’importe qui et que Picasso peignait comme un enfant de dix ans, l’art contemporain est une vaste supercherie, à les entendre, ils seraient capables de pondre des chefs d’œuvre à l’identique.En dehors du fait que copier c’est pas bien vu qu’on l’a (paraît-il) appris à l’école, ces grandes bouches, pour peu qu’on leur propose un châssis, des couleurs et des pinceaux se ravisent en général assez vite. Non, on ne s’improvise pas artiste du jour au lendemain et pour ceux qui se risqueraient à barbouiller dans le goût de... ; entre accrocher le résultat de votre fanfaronnade au dessus du buffet du salon et confronter votre croûte au regard du public dans une exposition personnelle ou collective, il y a un monde. Car, c’est bien de ça qu’il s’agit, le fait d’oser, l’outrecuidance, et là, la plupart du temps chez nos pseudos artistes, y a plus personne.
Si l'art contemporain tombe parfois dans le canular pur et simple, ce n'est que par les démarches d'artistes suiveurs lointains de M.Duchamp et qui se sont taillés un créneau porteur : le détournement d'objets du quotidien dont "l'artiste" n'est pas le créateur mais que son statut d'artiste l'autorise à dénommer "oeuvre d'art".
Revenons à nos artistes en herbe : ce n'est pas la peine de s'inscrire dans la même démarche que ces farceurs en venant grossir les rangs des artistes auto-proclamés. En vous inspirant de ces imposteurs, et quand bien même vous auriez réussi à franchir l'étape de la conception (en général, il y en a une, même très minime), la démarche n’aurait plus rien de personnel...
Autant vous ne vous privez pas de collectionner les dessins de vos rejetons, abstenez vous de vous essayer au ripolinage juste pour vous prouver à vous même qu'un artiste jusque là ignoré - à juste titre - sommeillait en vous.

jeudi 8 avril 2010

Lucian Freud au Centre Pompidou (10 mars - 19 juillet 2010)


Lucian Freud
, âgé de 88 ans, n’est autre que le petit-fils du célèbre Sigmund Freud. Il naît à Berlin en 1922. Sa famille émigre en Grande-Bretagne dès 1933 pour échapper au nazisme. Sa première exposition a lieu en 1944 à la Lefevre Gallery, où Lucian Freud expose une toile désormais célèbre, The Painter's Room, où la juxtaposition incongrue de plantes et de personnages est représentative de sa période « surréaliste ».
En mai 2008, la toile Benefits Supervisor Sleeping de 1995 est vendue chez Christie's à New York pour plus de 33 millions de dollars (environ 23 millions d'euros), somme record pour la vente d'une œuvre peinte par un artiste vivant.

Le Centre Pompidou ne prend pas trop de risques, une fois de plus, dans sa programmation…entre Pierre Soulages et Lucian Freud, respectivement 90 et 88 ans, le temple de l'art contemporain consacre sa programmation à des petits jeunes !! Si le terme « rétrospective » a déjà une odeur de sapin, on peut s’interroger sur le manque d’audace des commissaires d’exposition et sur la politique de promotion d’artistes étatique.
Malgré tout, l’exposition présente un ensemble très complet de tableaux retraçant son œuvre : une cinquantaine de peintures en grand format, complétées par une sélection d'œuvres graphiques, ainsi que des photographies de l'atelier londonien de l'artiste.
Le thème de l’exposition est l'atelier de l’artiste, ce lieu intime qui fonde la peinture et la pratique de Lucian Freud. La singularité de son travail réside principalement dans le traitement minutieux du portrait et du nu. Le modèle est observé dans l’intimité de l'atelier. Lucian Freud ne commence à peindre des portraits qu’à partir des années 1950, la plupart du temps des nus. Il commence alors à employer une pâte plus épaisse et des couleurs de terre, dans une manière proche de celle de Rembrandt. Lucian Freud ne peint que ce qu'il place au sein de cet espace clos : il y installe ses modèles selon des mises en scène précises. Son hyperréalisme est accentué par la pose non apprêtée des modèles, simplement jetés là sur leur siège ou à même le sol. Il met en jeu le mobilier et les rares objets de l'atelier, accessoires récurrents des compositions : plante verte, canapé crevé, fauteuil usé, lit en fer, lavabo, murs maculés de peinture. L'artiste choisit ses modèles parmi ses amis, les membres de sa famille ou ses amis peintres.
Le thème de l'atelier porte en lui la métaphore de la peinture : le huis-clos entre le peintre et son modèle (depuis Rembrandt en passant par Courbet et Picasso), l'espace de la peinture – représentation du réel, processus de création -, la figure de l'artiste – autoportraits et relecture des maîtres.

Source : centrepompidou.fr

mercredi 7 avril 2010

Le bide du 104

Non, ça n'est pas un poisson d'avril... En pleine crise existentielle, le 104 va bientôt se retrouver sans tête, son duo initial de directeurs Robert Cantarella et Frédéric Fisbach ont annoncé leur décision de ne pas renouveler leur mandat, arrivé à terme en mars 2010.
Ceci suite à la décision de la Mairie de ne pas augmenter sa subvention de 8 millions €, sur un budget de fonctionnement de 12 millions. R. Cantarella et F. Fisbach réclamaient quant à eux une augmentation de 2 millions € de cette subvention, notamment pour alimenter les résidences d'artistes.
Une demande légitime mais assez irréaliste, quand on sait que le 104 affiche aujourd'hui un déficit qui oscille entre 560 000 et 800 000 €, selon les sources. « Sans cet argent, nous ne voyons pas comment poursuivre, indique Constance de Corbières, secrétaire générale, qui égrène des sommes dévorées par ces 39 000 m2 : 600 000 € pour les fluides (électricité, eau et chauffage), 800 000 € pour le ménage (!), 1,8 million € pour la sécurité… contre un million d’euros pour le projet artistique.».
Beaucoup de problèmes se sont posés au 104, notamment son manque d'ouverture et d'implantation dans le quartier. Le dépassement de budget a contribué aux difficultés, mais c’est aussi le projet artistique du 104 que la Mairie vient de désavouer. Les deux directeurs l’avaient pensé comme un « anti-musée », hébergeant des artistes en résidence, faisant dialoguer les disciplines et partageant l’art en direct au public. Une belle idée qui a su séduire les artistes mais qui n’a pas atteint l’audience espérée. Faute de médiation culturelle, le 104 est devenu hermétique. Privé de collections permanentes et d’une programmation étoffée, le 104 est souvent vide, en effet, la fréquentation n'est pas aussi bonne que souhaitée, car on sait que ce sont toujours les mêmes bobos, qui vont au théâtre, ou au Centre Pompidou, ou voir une performance au 104... Quant au souhait de faire des anciennes Pompes funèbres de la Ville de Paris un foyer de mixité sociale, la belle idée est restée au placard, car ayant investi 100 millions € dans la rénovation des bâtiments, la Mairie veut maintenant valoriser cet espace censé être le phare de sa politique culturelle.
Un appel à candidatures a été lancé pour désigner la nouvelle direction. En attendant, l'occupation du 104 a commencé ce jeudi 1er avril à 10h...

Source : fluctuat.net, la croix.com