Stoul/Boogie Woogie Sister n°3 (détail) - Alesko/Octotrap (détail)

mercredi 7 avril 2010

Le bide du 104

Non, ça n'est pas un poisson d'avril... En pleine crise existentielle, le 104 va bientôt se retrouver sans tête, son duo initial de directeurs Robert Cantarella et Frédéric Fisbach ont annoncé leur décision de ne pas renouveler leur mandat, arrivé à terme en mars 2010.
Ceci suite à la décision de la Mairie de ne pas augmenter sa subvention de 8 millions €, sur un budget de fonctionnement de 12 millions. R. Cantarella et F. Fisbach réclamaient quant à eux une augmentation de 2 millions € de cette subvention, notamment pour alimenter les résidences d'artistes.
Une demande légitime mais assez irréaliste, quand on sait que le 104 affiche aujourd'hui un déficit qui oscille entre 560 000 et 800 000 €, selon les sources. « Sans cet argent, nous ne voyons pas comment poursuivre, indique Constance de Corbières, secrétaire générale, qui égrène des sommes dévorées par ces 39 000 m2 : 600 000 € pour les fluides (électricité, eau et chauffage), 800 000 € pour le ménage (!), 1,8 million € pour la sécurité… contre un million d’euros pour le projet artistique.».
Beaucoup de problèmes se sont posés au 104, notamment son manque d'ouverture et d'implantation dans le quartier. Le dépassement de budget a contribué aux difficultés, mais c’est aussi le projet artistique du 104 que la Mairie vient de désavouer. Les deux directeurs l’avaient pensé comme un « anti-musée », hébergeant des artistes en résidence, faisant dialoguer les disciplines et partageant l’art en direct au public. Une belle idée qui a su séduire les artistes mais qui n’a pas atteint l’audience espérée. Faute de médiation culturelle, le 104 est devenu hermétique. Privé de collections permanentes et d’une programmation étoffée, le 104 est souvent vide, en effet, la fréquentation n'est pas aussi bonne que souhaitée, car on sait que ce sont toujours les mêmes bobos, qui vont au théâtre, ou au Centre Pompidou, ou voir une performance au 104... Quant au souhait de faire des anciennes Pompes funèbres de la Ville de Paris un foyer de mixité sociale, la belle idée est restée au placard, car ayant investi 100 millions € dans la rénovation des bâtiments, la Mairie veut maintenant valoriser cet espace censé être le phare de sa politique culturelle.
Un appel à candidatures a été lancé pour désigner la nouvelle direction. En attendant, l'occupation du 104 a commencé ce jeudi 1er avril à 10h...

Source : fluctuat.net, la croix.com

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