Stoul/Boogie Woogie Sister n°3 (détail) - Alesko/Octotrap (détail)

mercredi 18 mai 2011

Guerre d'egos au Palais de Tokyo

On le sait, l'art contemporain à l'instar de la politique est parfois un domaine où les egos des uns et des autres trouve un terrain favorable aux confrontations : c'est à celui qui va en mettre plein la vue avec l'oeuvre la plus monumentale, l'exposition la plus hype, qui va faire le plus de foin ou susciter le plus de controverses...
Seulement dans ce petit monde institutionnel où rires de complaisance et amitiés intéressées sont la norme, rares sont les conflits déclarés...a fortiori au Palais de Tokyo.
Parachuté en Mai 2009 au Palais de Tokyo alors dirigé par Marc-Olivier Wahler, Olivier Kaeppelin souhaite regrouper le site proprement dit et les espaces en cours de rénovation.
C'est là que ça commence à partir en vrille : deux responsables ça fait beaucoup, ça fait trop...Après l'arrivée de Mark Alizart prenant en charge le département des Arts Plastiques de la Mode et du Design, Kaeppelin est cantonné à un rôle administratif mais parvient malgré tout à monter deux expos dont l'une avec Sophie Calle (quelle audace !!). L'ambiance, déjà mauvaise devient exécrable lorsque les expositions se chevauchent en particulier lorsque Wahler « arrache l'affiche de l'exposition de son rival en plein vernissage » (Vincent Noce, Libération 28 Avril 2011)...Que les deux pachas se marchent sur les pieds passe encore mais de là à agir de la sorte, c’est du grand n’importe quoi !
Au-delà de ça, il y avait la volonté affichée de la part d’Olivier Kaeppelin de consacrer lors de son mandat des expositions à d’illustres inconnus, jugez plutôt : outre Sophie Calle, déjà évoquée on y aurait trouvé Robert Combas, Hervé Di Rosa (pour lequel j’ai un faible pourtant), Gérard Garouste, Gottfried Honegger, François Rouan, Djamel Tatah, Hervé Télémaque, Lee Ufan...bref une programmation vu et revue. La France manque t-elle à ce point de talents pour voir tourner en boucle les mêmes têtes d’affiches ? Toujours est-il qu’Olivier Kaeppelin a démissionné et rejoint la fondation Maeght.
Dans l’histoire, Marc-Olivier Wahler a tenu le rôle du méchant, et été accusé de pousser Kaeppelin vers la sortie : « J'ai toujours pensé qu'Olivier serait un bon président, mais qu'il ne devait pas chercher à être aussi programmateur. L'équipe du Palais de Tokyo est soulagée, car avoir constamment deux décisionnaires, deux validations - la sienne et la mienne - pour tout projet, c'est comme avoir un papa et une maman ; c'est compliqué. »
La tâche était insurmontable en effet, comment font tous ces parents qui ne divorcent pas ?

mardi 10 mai 2011

A l'ouest du nouveau


Les petits veinards qui seront sur Paris du 20 au 22 pourront découvrir quelques toiles et dessins d'Alesko en avant première sur notre stand du Grand Salon d'Art Abordable à la Bellevoise déjà annoncé dans le post précédent.
Alesko (ou Exit Man, ou Kume ou Wooz Tot, il aime les pseudos) c'est d'abord une figure puis un regard puis enfin un coup de coeur. La diversité des supports qu'il emploie pour ses portraits de robots-humains ou d'hommes robotisés (qu'il assemble aussi à partir de matériaux de récup) n'a égale que sa prolificité et sa capacité à sans cesse se renouveler. Vous aimerez à n'en pas douter ses totems, ses icônes qui sont les reflets de nos conditions et de nos aspirations.


jeudi 5 mai 2011

En mai fais c'que tu veux

Petit addendum pour revenir à des choses plus légères, voici notre actu pour les mois de mai et juin :

- du 20 au 22 Mai, Grand Salon d'Art Abordable, La Bellevilloise, 19-21 Rue Boyer, le Vendredi de 14h à 20h30, Samedi et Dimanche de 11h à 20h30. Entrée 5€ (pour ceux qui veulent des invits envoyez-nous un ptit mail)

Une belle occasion de flâner dans un cadre agréable et décontracté et de découvrir les toiles de Caroline Checcacci (avec quelques nouveautés!), Marjorie Herrero et Alesko, nouveau venu parmi nous.

- du 25 Mai au 1er Juin, expo New York 2.0, vernissage le 26 à partir de 19h, Galerie Pfennigsdorf, 1 Place André Breton, Paris 9

- du 10 au 12 Juin, ART VO à Cergy, Axe majeur - Esplanade de Paris où vous pourrez retrouver les toiles et dessins de Jean-Gaël Deschard, Mimi the Clown, MKT4, et Aimily Muzy.

- en Juin/Juillet, expo Violette Benilan et Angéline Melin au Restaurant le Jemmapes, 82 Quai de Jemmapes, Paris 10ème (sous réserve).

Ite missa est

A l’heure où le monde occidental danse autour du cadavre encore humide d’un vieux barbu haineux, l’art et son actualité paraissent soudain insignifiants.
Même lorsqu’il s’agit d’un énième travers de l’art contemporain qui se fourvoie encore une fois, le temps d’antenne qui lui est consacré, sûrement faute de catastrophisme, frôle le néant. Il est vrai que bien que les artistes et les œuvres changent, finalement la question reste toujours la même : « a-t-on le droit d’exposer n’importe quoi ? ».
Si je pose cette question hautement novatrice c’est parce qu’une des œuvres d’Andres Serrano exposée à Avignon intitulée Immersion Piss Christ (un crucifix plongé dans un bocal d’urine de l’artiste) a été vandalisée récemment. Le plus drôle, c’est que l’artiste se revendique chrétien et n’a « aucune sympathie pour le blasphème » dit-il dans un entretien consacré dans Libé. Et mieux, sans doute en quête de rédemption : « J'aimerais travailler au Vatican, réaliser une grande œuvre religieuse à Rome, dans les églises de la cité pontificale ».
S’il ne m’appartient pas de juger du caractère blasphématoire de l’œuvre de cet artiste surnuméraire, on peut en revanche s’indigner contre cette catégorie d’artiste à la provoc facile pourtant sacralisée par une frange de béni-oui-oui de l’art contemporain finalement tout aussi intégristes que ceux qui collent des coups de marteaux sur les œuvres : osez adresser un semblant de critique à l’égard d’UNE œuvre ou d’UN artiste et vous détestez nécessairement l’art contemporain...
Nombreux sont ceux qui dans l’art (on peut aussi y ajouter la musique et le cinéma) passent par les chemins tortueux de la provocation pour affirmer un besoin de reconnaissance par l’inévitable publicité que cela engendre, le procédé est usé jusqu’à la moelle mais ça marche toujours apparemment.
Ensuite, les passéistes pathologiques qui ont non seulement dégradé l’œuvre mais en plus menacé de mort le personnel (ça fait tout de suite moins chrétien) dépositaires du seul vrai savoir sautent à pieds joints dans le panneau tendu par l’artiste lui octroyant par la même occasion le statut de victime expiatoire de quelques censeurs illuminés.